Et si la sobriété énergétique passait aussi par nos usages numériques ?
Alors que les projecteurs sont braqués sur le transport ou l’industrie, un autre domaine pèse lourd dans la balance énergétique mondiale : la consommation numérique. Cette facette de la révolution numérique est pourtant souvent ignorée.
La consommation numérique : un enjeu énergétique, environnemental et sociétal
Aujourd’hui, chaque clic, chaque photo envoyée, chaque vidéo regardée participe à un phénomène invisible mais bien réel : la consommation énergétique des activités numériques. Cette réalité a un impact direct sur notre empreinte carbone.
Selon le CNRS, le numérique représente environ 10 % de la consommation d’électricité mondiale, un chiffre en constante augmentation avec l'essor des objets connectés, du cloud, du streaming et de l’intelligence artificielle.
Cette montée en puissance s'inscrit au cœur de la révolution numérique, mais elle appelle aussi à une meilleure prise en compte de son impact environnemental.
62 watts pour une fibre optique : un petit chiffre, de grands effets sur l'empreinte carbone numérique
Une ligne de fibre optique consomme en moyenne 62 watts (1). Cela équivaut à la puissance d’une cafetière. Un chiffre modeste pris isolément, mais qui devient colossal lorsqu’il est multiplié par des millions de connexions dans le monde.
Et pourtant, cette consommation reste largement invisible. Contrairement aux appareils électroménagers qui affichent leur étiquette énergie, les objets numériques comme les box Internet, routeurs, ordinateurs ou smartphones ne renseignent rien sur leur consommation énergétique.
Les chiffres de la pollution numérique : quel impact environnemental ?
La pollution numérique ne se limite pas à l’électricité consommée. Elle inclut également :
- La fabrication des équipements numériques (gourmande en métaux rares, eau et énergie)
- Les émissions de gaz à effet de serre via les centres informatiques et réseaux
- L’empreinte carbone du stockage et du transfert des données
Pollution data center : des centres informatiques très énergivores
En 2024, les datacenters ont englouti 415 TWh, soit 1,5 % de la consommation électrique mondiale. Ce chiffre devrait augmenter fortement selon une étude de GreenIT.
L’ADEME, dans ses publications, alerte régulièrement sur l’impact environnemental du numérique et encourage à adopter des pratiques plus sobres.
Des leviers d’action concrets pour une consommation numérique responsable
Heureusement, des solutions existent pour réduire cette consommation sans renoncer aux bénéfices du numérique :
Côté entreprises
- Éteindre les serveurs hors des pics d’activité : dans les centres informatiques, de nombreux serveurs tournent en continu alors qu’ils sont inutilisés une grande partie du temps.
- Optimiser le refroidissement : le datacenter écologique Marilyn de CELESTE utilise l’air ambiant 80 % du temps, réduisant ainsi sa consommation d’énergie de 35 %.
- Allonger la durée de vie des équipements : par la réparation, la réutilisation et la limitation du renouvellement systématique.
Côté particuliers
- Éteindre les box Internet la nuit ou en cas d’absence prolongée : elles représentent à elles seules près de 1 % de la consommation d’électricité en France.
- Supprimer les applications inutilisées qui consomment de la bande passante et de l’énergie en arrière-plan.
- Limiter le recours au cloud en privilégiant le stockage local quand c’est possible.
Une question de sensibilisation collective
Adopter une consommation numérique responsable repose avant tout sur une prise de conscience. Tout comme nous avons appris à trier nos déchets ou à éteindre la lumière, de nouveaux réflexes doivent émerger dans nos services numériques quotidiens.
Des organisations comme l’ADEME ou l’Alliance Green IT publient régulièrement des études et livres blancs pour aider les entreprises comme les citoyens à progresser vers un développement durable du numérique.
Vers une écologie numérique durable et responsable
Réduire la consommation énergétique du numérique est à notre portée. Cela nécessite :
- Une implication des autorités de régulation
- Une mobilisation des consommateurs numériques
- Une innovation technologique tournée vers l’écoconception et l’efficacité énergétique

Agissons dès aujourd’hui pour une écologie numérique durable.
Faisons de chaque watt économisé un pas vers un numérique plus responsable.
Nicolas Aubé, président et fondateur de CELESTE.
Sources :
1.Estimation CELESTE basée sur les fibres optiques installées
2. https://lejournal.cnrs.fr/articles/numerique-le-grand-gachis-energetique
3.Livre blanc Green IT : Bonnes pratiques pour une sobriété numérique
FAQ : Numérique responsable
Comment réduire sa consommation numérique ?
Pour réduire sa consommation numérique, il est conseillé d’éteindre les box et les équipements inutilisés, d’éviter le streaming en haute qualité quand ce n’est pas nécessaire, de privilégier le stockage local, et d’optimiser l’usage des applications. En entreprise, l’optimisation des datacenters et l’écoconception des services numériques sont clés.
Qu'est-ce qui pollue le plus dans le numérique ?
Ce sont la fabrication des équipements (ordinateurs, smartphones, etc.) et le fonctionnement des datacenters qui représentent la plus grande part de la pollution numérique. Une étude GreenIT indique que plus de la moitié de l’empreinte carbone provient de la phase de fabrication.
Quelle est la consommation énergétique du numérique ?
Le numérique représente environ 10 % de la consommation électrique mondiale, une part qui augmente rapidement avec l’essor des objets connectés et du streaming vidéo. En France, cela représente plusieurs dizaines de térawatts-heure par an.
Quelle est la signification de la consommation numérique ?
La consommation numérique désigne l’ensemble de l’énergie utilisée pour fabriquer, faire fonctionner et maintenir les équipements, services et infrastructures numériques (réseaux, centres de données, etc.).
Quel est le rôle de l’ADEME dans la transition numérique responsable ?
L’ADEME publie des études et recommandations pour évaluer l’impact environnemental du numérique, accompagner les acteurs publics et privés, et promouvoir des stratégies alignées avec le développement durable.
Quels objets consomment le plus dans le numérique ?
Les objets qui consomment le plus sont les box Internet, les écrans (TV, ordinateurs), les équipements de streaming et les serveurs dans les datacenters.
Comment réduire la consommation énergétique du numérique ?
Réduire la consommation énergétique du numérique passe par plusieurs leviers :
- À l’échelle individuelle : éteindre les appareils inutilisés, nettoyer régulièrement ses fichiers et applications, limiter les envois de pièces jointes lourdes, éviter les vidéos en autoplay.
- À l’échelle collective : privilégier des services en ligne éco-conçus, allonger la durée de vie des équipements numériques, mutualiser les infrastructures, utiliser des datacenters basse consommation.
Des gestes simples cumulés peuvent générer des économies d’énergie significatives.
Quelle est la consommation Internet et sa part dans la consommation mondiale d’électricité ?
La consommation liée à Internet, englobant les réseaux, les datacenters et les terminaux utilisateurs, représente environ 10 % de la consommation mondiale d’électricité selon le CNRS. Ce chiffre inclut les usages quotidiens tels que la vidéo en streaming, les recherches en ligne, les échanges de données dans le cloud, etc. Avec la croissance des objets connectés et de l’intelligence artificielle, cette part est appelée à augmenter fortement dans les prochaines années.